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Sur la terre de mes voisins...

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Sur la terre de mes voisins...
19 octobre 2009

Flying EVS: the movie!

Petit film réalisé sur le SVE  par un groupe de volontaires SVE de l'association Semper Avanti, à Wroclaw (Pologne). =)

http://www.youtube.com/watch?v=thDz46EcDhA

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30 août 2009

Le coin des histoires

Des histoires de neige et de grand froid

...C'était un vendredi soir de novembre, 17h, il faisait déjà nuit. L'air semblait s'être beaucoup rafraîchi depuis quelques heures. Il s'est mis à pleuvoir glacé, puis à neiger. Comme ça, d'un coup sans prévenir. L'hiver était là!

...Le bonhomme de neige que nous avions arduemment confectionné Magda (éducatrice) et moi, avec de la neige poudreuse qui ne collait pas, et qui a vu sa fin précipitée par les chiens de thérapie cavalant joyeusement dans le jardin du centre...

...Ce jour de janvier où il faisait -20°C quand je suis partie bosser. L'Oder tel une banquise placide, les arbres dans un piège de cristal,  les églises, l'Ossolineum, l'Université, tout semblait somnoler dans une ville napée de glace. Mon tram n'a pas pu suivre son chemin habituel à un moment donné, et j'ai dû marcher vingt longues, trèèès longues minutes avec une collègue pour arriver à Ostoja. Même en m'étant bien couverte, j'étais gelée jusqu'à la moëlle!

...Un jour de verglas, c'est toujours propice à une valse des cols du fémur non? Figurez-vous que les polonais, même sexagénaires, sont DOUES pour marcher sur du verglas. Je me revois attendre le bus en regardant le bord du trottoir , complèment verglacé, en pensant "comment je vais faire??". Et en voyant un ptit grand-père sur ma gauche,  "Mais comment IL va faire??????" . Pourtant le papy est resté intact! Des semelles cloutées peut-être? 

30 août 2009

Retour à Charleville

Ce n'était pas non plus très amusant. Fin d'une belle aventure, retour à la réalité, et une vague d'ennui qui fait surface...

J'aurais voulu faire mille choses avant de partir de Pologne. Visiter Gdansk par exemple. Traquer les statuettes des nains dans Wroclaw pour toutes les prendre en photo. Mais en fait ce qui me tenait vraiment à coeur c'était de passer le plus de temps possible avec mes amis. C'est donc ce que j'ai fais, ça et jouer du ukulélé dans la rue avec Helena.

J'ai un peu ritualisé mes derniers jours. J'en avais besoin, pour me préparer, prendre conscience que j'allais partir...

Et aussi j'espèrais faire mes adieux aux amis et aux connaissances le tout dernier jour, au tout dernier moment, autant que possible. J'étais persuadée qu'une fois montée dans le bus, ce serait le trou noir, le flou total.

En fait non, je réfléchissais, j'écrivais tant que je pouvais, c'est mon antidote. Doucement je dessinais mes projets à court terme. Au matin j'allais voir Bibi et Ludi à Lille, à 14h j'allais à l'ADICE faire le debriefing, puis en fin d'après-midi je devais rentrer à Charleville.  Le weekend, j'irai à Montcy faire causette avec les canassons.

Le voyage s'est bien passé. Tout confort j"vous dis! J'avais chopé un gros rhume quelques jours auparavant et je penje m'excuse auprès des passagers que j'ai pu réveiller à chaque accès de toux...

Après un weekend 'trou noir', je me suis lentement remise en route. J'avais envie de repartir certes, mais on s'habitue. On se replonge d'une certaine manière dans la réalité. Certaines choses avaient changées et je devais les accepter à présent plutôt que de les ignorer en étant à 1000km.

le texte qui suit est assez déprimant mais rien ne reflète mieux l'état d'esprit dans lequel j'étais...

Vendredi 5 juin

Lille, 8 h30. Les yeux encore ensommeillés, je descend du bus et me dirige vers la soute. Fatiguée, tiraillée par ce rhume qui me fait tousser comme un tracteur depuis 5jrs, je pose mes sacs au sol et réfléchit un instant. Je me sens paumé intérieurement. Mon esprit est encore à Wroclaw. pourtant je sais où je me trouve, aux portes du Vieux-Lille et à 15min de la résidence maximum. Mes deux énormes backpacks risquent d'allonger un peu la durée du trajet. Lentement je charge la bourrique (moi): le grand rouge dans le dos, le bleu sur une épaule et le petit noir (avec le ukulélé) dans une main. Je commence à marcher. le chemin me parait long, et je renoue avec la politesse toute relative des français: ils voient tout de même que je galère avec mes trois sacs, ils pourraient au moins me céder le passage quand le trottoir est trop étroit pour deux!  Mais non. ici ça ne marche pas comme ça. Et le mal du pays me (re)prend... qu'est-ce que je fous là? pourquoi on me regarde comme s j'étais une extraterrestre? Oui je souffre en silence, et alors?! faut bien s'démmerder dans la vie, ça vous pose un probleme??

J'arrive enfin devant la résidence. à six reprises je fais rugir la sonnerie, mais personne ne vient. Je me résoud à reprendre mon bazar sur les épaules et à aller chercher du crédit pour mon téléphone, avec seulement 5€ en poche...

Deux bureaux de tabac plus tard, les autochtones me regardent toujours bizarrement, mais jm'en fous j'ai du crédit et  Amandine vient me sauver la vie en m'ouvrant la porte de la résidence^^. Je reprend contact, doucement. Les copines et le café-crème aident à faire passer fatigue et dépaysement. Durant quelques heures j'oublie un peu l'angoisse de rentrer et je profite des retrouvailles avec la vie lilloise. Le soir malgré tout je migre vers le domicile familial. Le voyage en train me parait relativement court et confortable...Puis je retrouve ma chambre, mes plantes, le grand batik bleu nuit, et les facilités dont je m'étais passée durant 7 mois (wifi, livres, bon lit...), ça me maintient ma bonne humeur. Mais le lendemain matin, tout se casse la gueule...assise contre mon lit, je reste là, amorphe, à fixer mes sacs déguelant sur le parquet vêtements chiffonés et cadeaux.Tellement de souvenirs dedans...

Je peine à trouver le courage de tout ranger. Cela voudrait dire que c'est bel et bien fini. Et je me sens seule, trop seule pour porter la richesse de ces 7 derniers mois.

30 août 2009

Le choc culturel

Le choc culturel. Forcément, on préfère se remémorer les bons souvenirs que les moins bons !

Pour ma part, il est arrivé environ 15 jours après mon arrivée. Je crois que le fait de vivre  seule chez une grand-mère que j'avoue, je préférais éviter de croiser, y étais pour quelque chose. Je me sentais assez déprimée, certains comportements m'agacaient, j'avais l'impression que partout où j'allais on me regardait bizarrement et qu'on me reprochait d'être étrangère.

Mes amis me manquaient beaucoup, ma famille, mon copain. J'avais besoin de rester "connectée" à la France.

Je déplorais l'insipidité du fromage, le fait de ne pas trouver ma nourriture végétarienne habituelle, ainsi que l'absence de vrais haricots verts en conserve. Heureusement je m'y suis habituée, sauf pour les haricots verts qui me manquaient vraiment!

Mais surtout, j'ai ressentu une grosse baisse de motivation dans mon projet, à Ostoja.

Au centre, ce qui me pesait était que je ne trouvais personne avec qui communiquer vraiment. La musicothérapiste parlait un peu français, donc j’allais régulièrement la voir pour discuter. Mais au sein de mon groupe il était difficile de poser des questions, de proposer des activités, déjà parce que le rôle du volontaire n'était pas très clair dans les esprits et aussi parce que l’educatrice n’était pas très motivée, pas très anglophone et se décourageait vite de la barrière de la langue… mes efforts nombreux pour vaincre ma timidité étaient réduits en miettes. Je me souviens m’être sentie très frustrée, un jour où une stagiaire est venue dans notre groupe. Elle détournait les yeux juste à voir un enfant recracher son goûter mais à elle, on lui expliquait tout : les pathologies, les comportements, la méthode, blabla. Moi j’essuyais les baves sans problème depuis 1mois et demi et on ne m’expliquait rien…

Par ailleurs, je me sentais impuissante face au lourd handicap de ces enfants. Et pourtant dans mon groupe, ils étaient « bons », ils utilisaient la méthode PETO, avec des pictogrammes entre autres, et c’était vraiment bien. Mais en même temps, je me demandais comment était-il possible de leur faire profiter au mieux de la vie ? Comment les parents et l’équipe éducative pouvaient-ils trouver suffisamment de motivation pour les aider? Comment continuer de croire que ces enfants pourraient être heureux dans un monde où seuls les gens productifs ont droit à une place ? J’avais l’impression qu’on se voilait la face. Je ne voyais aucun progrès des enfants (en même temps, en 1 mois c’était trop court) et je ne savais pas trop comment m’y prendre pour qu’ils soient heureux. Mes valeurs éthiques étaient un peu secouées, je l’avoue. J’ai alors supposé que les éducateurs et les assistants étaient très religieux et que cela leur permettait "d'y croire".

Mi-décembre, j’ai dû partir pour le training d’arrivée à Varsovie. Puis j’ai eu des vacances pour Noël et le Nouvel An, car le centre fermait. Le training m’a permis de réfléchir, d’échanger, avec des volontaires qui eux aussi s’occupaient d’handicapés. J’ai passé Noël en France, ce qui m’a permis de souffler, de revoir ma famille et d’autres personnes qui comptent beaucoup. Quand j’ai repris mon activité au centre Ostoja après 3 semaines, j'ai réalisé que les enfants m’avaient manqués, tout simplement. J’ai retrouvé ma motivation, je ne cherchais plus trop à savoir si notre travail était cause perdue ou non, l’important était que les enfants passent de bons moments, de leur apprendre à communiquer à leur manière, pas forcément par la parole, et les aider à gagner en mobilité. Peut-être qu'il faut effectivement se voiler un peu la face, je ne sais pas. Les familles comptaient sur Ostoja pour que leurs enfants soient entre de bonnes mains, notre rôle était de contribuer à ce qu'ils aient droit à une vie d'enfants.

En rentrant de France, j'ai aussi remarqué que parler polonais m'avait manqué! alors j'ai redoublé d'effort, et j'ai aussi pris plus d'assurance, tant pis pour les fautes. Aussi, je devenais plus relax, j'acceptais d'être différente et que les polonais soient différents. Bien sûr, les contacts sont plus faciles quand on a quelques bases en polonais. 

Petit à petit, la Pologne m'est devenue familière. Pas toute la Pologne, mais Wroclaw en tout cas. J'ai repassé une semaine en France fin Avril pour chercher un appart' et régler quelques soucis. Dans les rues de Lille, dans le métro, il me semblait que tout était nouveau, comme si j'y débarquais pour la première fois. Je comprenais tout ce qui était écris, quel choc! :D  Il m'a fallu bien 4 jours pour me réhabituer. En retournant en Pologne, j'avais un peu peur de devoir refaire face au même dépaysement, de me retrouver seule, mais à peine sortie de l'aéroport que tout m'étais redevenu familier, j'étais chez moi.

A la fin de mon séjour, je n'y faisais plus attention, il était normal pour moi de vivre avec ma culture, coincée dans une autre culture. Un agréable sentiment d'ambivalence!

30 août 2009

Wroclaw, Basse-Silésie

Ce que j'adore à Wroclaw, c'est qu'il semble y avoir de l'art partout.

L'architecture, les expositions, les sculptures humoristiques de nains qu'on rencontre au passage dans les rues, les statues qui plongent sous le macadam au niveau de Arkady/ Ul. Swidnicka, le guitariste woodstockien que les flics viennent régulièrement enquiquiner, le souffleur de bulles de savon géantes sur les pavés du Rynek, la dame aux mille serrures qui illumine une façade grise sur l'île de Wyspa Słodowa, les innombrables ponts plus grâcieux les uns que les autres qui jonchent les bras de l'Oder, le tout cerné par des grands axes où des tramways peinturlurés s'adonnent joyeusement à leur valse quotidienne...

Vous comprendrez, j'adore cette ville. Ce n'est pas aussi grandiose que Cracovie (les polonais se chamaillent tendrement à propos de ces deux villes), mais à Wroclaw, il y fait bon vivre, si on oublie la pollution. j'ai aussi une grande sympathie, si ce n'est une admiration, pour ces bars, restos et discothèques où les propriétaires rivalisent de créativité et de débrouillardise dans la décoration. En France, la plupart du temps on met des néons et des belles banquettes couleur prune. Je trouve ça inutilement sophistiqué, très snob, pas très imaginatif, et surtout c'est "si tu n'es pas comme ça, casse-toi".

Trois pubs que j'affectionne tout particulièrement: 

  • Mleczarnia : deux niveaux, + une auberge.  Le par-terre fait de dalles et de terre battue si je me souviens bien, les concerts au sous-sol avec de la place pour danser les soirs où ils jouent de la musique des balkans, deux bars qui servent aussi bien des pintes fraiches, natures ou au sirop de gingembre, de la bière chaude à la cannelle, des cocktails et des cafés, cappuccinos, chocolats chauds... Un peu sombre, donc on allume des bougies à chaque table. "Comment vous trouvez ici? "demandai-je à mes parents, quand ils sont venus me voir en Pologne. "C'est glauque!" répond ma mère...

  • Salvador: club planqué au détour d'une rue, près de la place Solny. La décoration donne au bar tout son charme: glauque mais délirant. Oui, on pourrait se croire en plein trip avec cette table clouée au plafond et ses verres posés dessus (dessus oudessous???). Les peintures murales, je ne saurais les décrire tellement c'est étrange, sont certainement nées du pinceau d'un artiste tourmenté à la pensée hallucinée. Le style cubain plus général et les DJs électrisent l'énergie planante de ce bar atypique, surtout les weekends.

  • Szepty: une discothèque où se cotoyent  bar, tables, fauteuils défraîchis et dance-floor. Le style parait effectivement un peu vieilli avec  la décoration-débrouille, et la musique qui reprend souvent des tubes internationaux des 80's-90's. Pourtant y'a pas à dire, nous y sommes retournés plus d'une fois! Ambiance tout feu-tout flamme, un DJ top délire, personne ne se prend au sérieux sur la piste de danse... ça détonne avec le snobisme-néons que je déplore en France. Youhouuu!!

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30 août 2009

Et à coté de tout ça?

J'avais rarement le temps de m'ennuyer à Wroclaw. En quittant le centre Ostoja, vers 13h30, je filais généralement rejoindre les autres volontaires au siège de Semper Avanti, ce qui me permettait en meme temps de voir ma coordinatrice, de consulter mes mails, etc...

Nous faisons aussi régulièrement des "plans" concernant la soirée ou le weekend à venir. Entre les anniversaires, les départs, les ptits tour au pub en fin de journée, et les fêtes "juste comme ça"... forcément le vendredi matin je n'étais plus très fraîche. 

Przesieka3

Certains vendredi soirs ou samedi matins nous prenions le train pour nous évader le temps d'un weekend, direction Przesieka (en montagne), Cracovie (St Nicolas et St Valentin), ou Bialowieza à Paques. Les trainings m'ont permis de visiter Varsovie et Torun. Un soir, j'ai décidé que j'irai à Poznan le lendemain matin. Chose dite, chose faite! D'autant plus que prendre le train en Pologne n'est pas ce qu'il y a de plus dur. Les trains sont nombreux, il y en a meme la nuit, et ce n'est pas cher quand on est habitué aux tarifs sncf... Seul inconvénient, les trains sont très très lents. Wroclaw-Chobienia par exemple, 90km, 2 heures... Bialystok-Wroclaw, 9h30... j'ai donc passé quelques nuits dans le train. C'est pas très drôle quand il fait froid, prevoir une couverture! On dort difficilement aussi. Le train s'arrête régulierement, pas très discrètement ce qui fait qu'on est généralement réveillé à chaque gare.

J'oublie de mentionner mes cours de polonais... Le principe du tandem: deux personnes s'apprennent mutuellement leur langue. Karolina m'enseignait le polonais, je lui apprenais le français. C'est très sympa mais il faut que les deux soient motivés. Au début c'était assez assidus, genre 3h par semaine. Puis ma partenaire avait un peu de mal à suivre parce que son travail lui prenait beaucoup de temps. Et la leçon de français/polonais tournait souvent, si ce n'est à chaque fois, à la scéance de potinages...ah bravo c'est du sérieux ça! :D

30 août 2009

Le groupe des ados IMC 2: Activités

Dans ce groupe j'ai pu mettre en place quelques activités. J'ai préparé une activité mandalas mais ça n'a pas vraiment marché: c'est le genre de truc où il faut pouvoir se détendre et se concentrer, bien maitriser ses gestes, ce qui n'était pas vraiment à la portée de mes ptits IMC. J'ai essayé de faire ça sous forme de pochoirs mais je vous laisse imaginer la tronche des pochoirs...bref! Nous avons donc plutôt fait des collages et de la peinture sur des thèmes du printemps: une belle cigogne en crepon et des crocus un peu partout dans la salle. Peinture avec les mains, au pinceau, à l'éponge, en soufflant avec une paille... les possibilités ne manquent pas.

Entre temps nous avons donné un petit concert avec une volontaire finlandaise, Kukka, pour tous le centre. Piano ukulélé chant.  Au premier avril, j'ai préparé avec Marcin des poissons d'avril et je l'ai emmené un matin à 8h30 accrocher des poissons à toutes les portes. En pologne, le "prima aprilis" est un jour à canulars, mais le poisson d'avril n'est pas connu.

En mars j'ai monté un projet de mini-théâtre, cela m'a pris un peu de temps. j'ai traduis l'histoire de "Arc-en-Ciel, le plus beau poisson des océans" en anglais et j'ai imaginé un peu comment mettre en scène l'histoire avec les enfants. L'interêt était que nous pouvions jouer le conte dans la salle des lumières, dont les couleurs et l'ambiance se prêtaient bien à l'histoire. Il y avait aussi un moment où le poisson arc-en-ciel donnait ses écailles aux autres petits poissons, ce qui me permettait d'intégrer le public d'enfants à l'histoire.

Nous nous sommes associés à un deuxième groupe assez dynamique pour jouer l'histoire. J'expliquais le projet, l'histoire, les personnages, je répartissais les tâches pour la confection des personnages -marionnettes. Le hic est que l'éducatrice de mon groupe, prise d'une certaine angoisse, a voulu superviser le projet. Mais comme elle ne comprenait pas bien l'anglais, (j'essayais quand meme de parler en polonais), elle nous a induit en erreur plusieurs fois . J'ai donc veillé par la suite à faire moi-même la communication^^. Et au bout de quelques semaines, nous avons fait deux représentations pour tout le centre, avec un super octopus en ballon de baudruche animé par Krystian, très fier de lui. Les ados tenaient les marionnettes. Roma, l'assistante anglophone avec qui je papotte tout le temps, a conté l'histoire en polonais limite en improvisant. Nous aidions les jeunes à se déplacer, la plupart en fauteuil. Krystian était caché dans un grand cube à miroirs qui servait de caverne pour l'octopus. Les enfants du public tenaient un poisson qui à la fin, recevait une écaille couverte de papier aluminium de la part du poisson Arc-en-Ciel. Nous étions très contents de notre petite représentation :)

Vers la fin de mon volontariat, j'ai organisé une sortie au zoo. Je me suis débrouillée pour obtenir des entrées gratuites pour l'association et pour trouver un groupe qui pourrait faire la sortie. Certains groupes ont renoncé, du fait de la fragilité ou du comportement de certains enfants, de la peur du mauvais temps, blabla. Mais nous sommes tout de même sortis, la direction se chargeant de nous trouver un véhicule . Au zoo nous avons rejoint Irek, une connaissance avec qui je m'étais arrangée pour qu'il nous montre les éléphants. Nous n'avons pas pu faire toute la visite du zoo car les enfants fatiguent très vite, même si ils sont en fauteuil ou en poussette. Mais sortir du centre a  fait du bien à tout le monde!

Et enfin, durant deux mois j'ai préparé un deuxième concert, encore avec Kukka mais aussi d'autres volontaires qui voulaient bien venir chanter (que des filles!) sur Oh Susanna, Knocking on heaven's door, Mon Mec à Moi, New born, Mack the Knife, Sound of Silence, Tonight you belong to me... Un piano, deux ukulélés, un violon, une flute, un djembé et des choristes. C'était pas facile à gérér, mais un grand merci les filles pour votre bonne volonté! :)

30 août 2009

Le groupe des ados IMC 1

Vers Février j'ai demandé à changer, et j'ai atteri dans un groupe de quatre grands adolescents: Ola, Ania, Marcin, Krystian, agés entre 17 et 22 ans. L'assistante du groupe parlait bien anglais alors j'ai pu parler parler et parler :) . Deux éducatrices se partageaient le travail sur la semaine.

Les deux filles sont assez difficiles. L'une est animée en permanence d'une sorte de nervosité euphorique, les muscles contractés en permanence, toujours à rire nerveusement. L'autre semble  souvent déprimée, ne supporte pas les musiques un peu mélancoliques, ne s'interesse pas à grand chose de ce qu'on lui propose et a des gestes répétés, toujours les mêmes chez elle.

Les deux garçons sont très handicapés physiquement mais pas ou très peu intellectuellement. Malgré une certaine lenteur, ils sont capables d'apprendre à lire, et je trouve que les activités de leur groupe ne leur correspondent pas du tout étant donné leur potentiel.

Avec ce groupe, meme si les "méthodes" me semblaient beaucoup moins adaptées et intéressantes qu'avec le groupe d'enfants, je me sentais mieux. La communication était plus facile, je pouvais proposer des activités beaucoup librement étant donné que les éducatrices n'avaient pas de programme très bien défini et manquaient un peu d'idées. Là encore, il fallait adapter les activités pour quelles concordent avec l'âge et les capacités des adolescents handicapés.  Le lundi et le mercredi, nous allions à la "discothèque" (à 9h30 du matin^^), scéance créée par la musicothérapiste Gosia, où il s'agissait simplement de mettre Disco polo à fond les décibels et de faire danser les jeunes, même en fauteuil. Toujours un chouette moment^^.  En Avril le temps est devenu très agréable et nous sommes souvent sortis au parc nous promener. Nous avions aussi deux scéances de dogothérapie et de salle des lumières chaque semaine. En salle des lumière, c'était surtout de la relaxation. D'ailleurs je ne résistais plus à l'appel de la piscine à boules en fin de semaine.

30 août 2009

Travailler avec des enfants handicapés 2 : activités

Les activités du groupe visaient principalement la prise de conscience du corps, le controle du mouvement, la  communication. Ostoja privilégie le travail sur les sens.  Je me suis donc rapidement fait une idée du type d'activités que je pourrai proposer à l'avenir.  Dans ce groupe, le programme de la semaine était suivi de près. nous travaillions avec les enfants de 9h à 13h. Dans la matinée, il y avait 1) les salutations, 2) une scéance de comptines/gymnastique pour travailler la maitrise du mouvement, l'éveil des sens 3) le "2ème petit déjeuner" vers 11h, 4) une scéance d'arts plastiques, de musicothérapie ou de "dogothérapie" (jeux avec deux magnifiques chiens blancs à longs poils). Deux fois par semaine, nous utilisions la "salle des lumières", qui comprenait un lit à eau, une piscine à balles, des carrés lumineux et sonores, un néon "lumière noire" avec de la peinture fluo... un endroit parfait, ludique, relaxant, excellent pour stimuler la vision et la perception de son mouvement.

Après quelques semaines de découverte, j’ai commencé à songer à créer des activités pour les enfants. Le souci, c’était que l’éducatrice avait un programme hebdomadaire qu’elle tenait à conserver coûte que coûte. Aussi, le rôle du volontaire dans cette organisation était assez flou. Pour le centre, j’étais bénévole. J’étais là pour aider simplement, alors que je ne voulais pas que mon rôle ne se limite à ça. Je voulais créer des activités, des animations, même ponctuelles. La barrière de la langue ne facilitait pas les démarches. Il fallait aussi trouver des choses adaptées à des enfants très handicapés, ne pouvant ni parler, ni lire, ni marcher, ayant beaucoup de mal à se concentrer, à tenir un objet dans les mains… et sans les infantiliser non plus. Le hochet cling-gling pour des mômes de 10 ans, non merci !

J’ai au début commencé par proposer une activité simple où il s’agissait de mettre des haricots secs, du polystyrène, des copeaux de bois, diverses matières dans des saladiers et de faire plonger les mains des enfants dedans, pour qu’ils puissent toucher et sentir les différents matériaux. Au bout de 10min, comme à chaque activité manuelle, la concentration se perdait et les lentilles commençaient à valser sur la table^^. Une autre activité plastique consistait à fabriquer des bonhommes de neige en papier mâché ou faire de la peinture, de la pâte à sel… Dans chaque activité il fallait prendre les mains de l’enfant et l’aider à tenir les matériaux, lui faire malaxer les pâtes… C’est assez difficile dans le sens où l’enfant ne parvient pas à profiter pleinement de ces activités.

J’ai amené mon meilleur pote aussi : le ukulélé. Dans les moments où les enfants n’avaient rien à faire, je prenais la mini-guitare pour aller leur jouer quelques morceaux. Ils aiment beaucoup entendre de la musique « en live ». Je m’étonnais aussi de voir qu’ils adorent toucher les cordes pour faire des sons.  Rapidement, j’ai solliscité l’aide de Karolina (mon tandem) pour traduire la chanson « Jean Petit qui danse » en polonais. Comme les scéances de musicothérapie (au piano) visaient souvent l’apprentissage et la prise de conscience des différentes parties du corps, remasteriser « Jean petit qui danse » en polonais et au ukulélé me semblait plutôt une bonne idée. Donc nous l’avons joué quelques fois en aidant les enfants à bouger leurs mains, leurs doigts, leurs pieds…apparement ça a plu :)

 

30 août 2009

Travailler avec des enfants handicapés 1

Mon projet de volontariat devait se dérouler dans un centre de l'association Ostoja, à Wroclaw. Le centre accueille des enfants, entre 3 et 25 ans, atteints de "paralysies cérébrales" pour reprendre le terme anglais. En France, nous parlons d'enfants infirmes moteurs-cérébraux (IMC).

Hanna ma coordinatrice m'a accompagnée le premier jour. Heureusement, car la directrice ne semblait pas franchement au courant de ma venue. Difficile aussi de trouver une personne capable de s'exprimer aisément en anglais. La chef m'a donc orientée vers un groupe dans lequel l'éducatrice est anglophone (mais pas vraiment en fait).

Je découvre donc le groupe en question. 6 enfants, qui en plus d'avoir un prénom ont aussi un "ptit nom", les veinards: Ada pour Adrianna, Zuzka ou zuzia, zuzi, pour Zuzanna, Dawidek et Oskarek pour Dawid et Oskar, Krzysiu/ Krzysiek pour Krzystow, et Adek pour Adrian. C'est très courant en Pologne de donner des ptits noms aux gens "proches", où dont on s'occupe, ainsi qu'au choses.

Les personnes IMC ont des handicaps et déficiences très variées, plus ou moins lourdes, mais qui peuvent être impressionnantes au premier abord. Personnellement je n'ai pas ressenti de choc particulier,  mais il me semblait que ces enfants étaient très jeunes alors qu'ils avaient déjà 11 ou 13 pour certains d'entre eux.

Dans mon groupe, aucun ne pouvait marcher seul. Certains ne pouvaient pas du tout tenir sur leurs jambes. une des enfants était spastique, ce qui fait que ses membres étaient raidis en permanence. Elle ne bougeait volontairement que ses yeux. J'ai d'ailleurs vite remarqué que quand le personnel lui posait une question, elle répondait "oui" en clignant des yeux.

Aucun des enfants ne parlait correctement, certains pas du tout. Ils emettaient parfois des sons, des syllabes telles que "pa pa" (bye bye) ou "ma ma" (maman), mais rarement dans la situation appropriée. Ils avaient aussi beaucoup de peine à se concentrer, à fixer du regard, à prendre dans leurs mains.

Il était difficile de communiquer avec l'éducatrice et les deux assistantes, alors j'ai beaucoup observé comment elles procédaient avec les enfants. Dès les premiers jours j'ai pu ainsi assister les enfants dans les activités, les aider à faire le bon mouvement, à se déplacer, etc.

J'ai mis quelques jours seulement à m'habituer aux enfants. Très rapidement, leur handicap est passé au second plan. Je voyais avant tout des enfants. On s'y attache vite mine de rien :) 

Je me souviens avoir été frappée par la gentillesse et la douceur dont faisaient preuve le personnel du centre, les éducateurs, les assistants, l' infirmière, la secrétaire, la direction, la femme de ménage...

Au prochain épisode, comment occupe-t-on son temps à Ostoja!

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